TUNISIE MEDIA : Ligne Rouge, témoignages des journalistes agressés en Tunisie.

Documentaire sur les agressions qu’on subit les journalistes tunisiens depuis janvier 2012.

Avec : Zyed Kirchen : Directeur de rédaction du journal « Le Maghreb », Rym Bouguerra : journaliste au journal Haqaeq (Réalités), Walid Hamraoui : journaliste à la télévision tunisienne, Yousef Oueslati : rédacteur en chef du journal « AKHER KHABAR », Lotfi Hajji : journaliste et directeur du bureau Al Jazeera Tunis, Sana Farhat : journaliste au journal « Le Temps », Aymen Rezgui : Chargé des Libertés au SNJT et Najet Yacoubi : avocate.

Image, son et Montage : Mongi Aouinet
Réalisation : Mabrouka Chiboub et Mongi Aouinet
Mai 2012.

Interview de Aymen Rezgui, chargé des libertés au SNJT.

Interview de Aymen Rezgui membre du bureau exécutif du Syndicat National des Journalistes Tunisiens, Secretaire General Adjoint chargé des libertés de la presse. Cette interview a été enregistré le 2 mars 2012 à l’Hotel « International » de Tunis lors de l’Assemblee generale extraordinaire du SNJT. Aymen nous donne son témoignage concernant les agressions physiques par la police dont il a été victime, Avenue Habib Bourguiba, le 25 février 2012 lors d’une manifestation organisée par l’UGTT.

Rassemblement des journalistes suite aux agressions du samedi, 25 février 2012

Les membres du Bureau executif du SNJTLe mécontentement des journalistes semble atteindre son paroxysme après les agressions qu’ils ont subies samedi 25 février 2012 lors des manifestations organisées par l’UGTT (Union générale des travailleurs tunisiens). Pas moins de 10 journalistes agressés dont un membre du bureau du SNJT, Aymen Rezgui, chargé des libertés de la presse…tout un symbole ! Il affirme avoir montrer sa carte de presse et pourtant…

Un grand nombre de journalistes était présent ce le lundi 27 février 2012 rassemblés devant le siège du SNJT ( Syndicat National des journalistes Tunisiens) afin de manifester un « ras-le bol » suite aux attaques perpétuées à leur égard samedi dernier par la police et par des milices selon les dires des témoins. L’organisation de ce rassemblement vise aussi à trouver un moyen permettant de mettre fin à ces agressions incessantes car le gouvernement actuel demeure insensible voire indiffèrent quant à leurs revendications tout à fait légitimes. Les journalistes ont vivement insisté sur leur droit de travailler en toute sécurité mais aussi en toute liberté. « Une liberté qu’on doit arracher » selon Mongi Khadraoui Secrétaire Général du SNJT. Une assemblée extraordinaire est organisée le vendredi 2 mars 2012 à 13h30 à l’hôtel INTERNATIONAL de Tunis, afin de trouver des solutions pour défendre les droits des journalistes.

Conférence de presse au siège du SNJT le 27 février 2012

le 27 février 2012, siege du SNJT

Il est indéniable que les journalistes Tunisiens vivent une réelle crise à de multiples niveaux surtout au niveau de leur sécurité qui se trouve en grave danger. Ils semblent être une proie parfaite pour certains prédateurs car depuis le 14 janvier, ils subissent constamment tout types de violences verbales et physiques. En effet, le nombre des journalistes agressés voir tués augmente de manière vertigineuse. Le 17 janvier 2011, le photographe franco-allemand Lucas Mebrouk Dolega est mort suite à des graves blessures causée par une bombe lacrymogène, le 14 octobre 2011 on attaque la maison de Nabil Le Karoui, Directeur de la chaîne de télé Nessma, suite à la diffusion du fameux film « Persepolis ».

En 2012, le 23 janvier Zied Krichen, rédacteur en chef du quotidien « Le Maghreb » fut sauvagement agressé par des salafistes. Le même jour, Cheker Besbes, journaliste à la radio mosaïque FM est interpellé pour avoir essayé de filmer. Le 15 février, Nasreddine Ben Saïda, directeur du quotidien « Attounsia », est arrêté pour la diffusion d’une photo de nu constituant selon certains comme une atteinte à la morale et aux bonnes moeurs….. Cette situation est épouvantable. Ils sont non seulement amenés gérer ces violences mais aussi à se rendre crédibles aux yeux d’un public désenchanté et très méfiant envers des médias qui ont auparavant été muselé…et au service du clan de Ben Ali. Qui est la victime dans ce cas ? le public donnera t-il une seconde chance aux journalistes ? Le gouvernement va t-il enfin appliqué la loi ?