Vendredi 8 février 2013 vers 14h00, Kamel Jalouli attend le cortège funéraire de Chokri Belaid au cimetière du Jellaz à Tunis, il contient son chagrin dignement, malgré des conditions de sécurité indigne, plus de 50 000 personnes attendent malgré les tires de lacrymogène. Je suppose que le Ministre de l’Intérieur avait autre chose de prévu ce jour là (préparer la manifestation pro-Ennahda du lendemain). J’ai été témoin d’agressions au couteau au niveau de la station de bus de Bab Alioua et place de la Tolérance, les flics étaient ou ? très peu de militaire, des jeunes ont même attaqué les pompiers. Shame on You ! Cette journée sera gravé à jamais dans ma mémoire car j’ai ressenti ce que le mot fasciste voulait dire mais surtout marqué à vie par la dignité du peuple hommes, femmes, enfants qui ont salué une dernière fois ce héros de la Nation.
Dans les sociétés patriarcales, les hommes sont omnipotents, omniprésents et semblent tenir -sans relâche- les rênes de la société. Cette omniprésence semble effacer le rôle des femmes et les écarte de plusieurs domaines. Cette exclusion qu’elle subissent depuis des générations se manifeste dans leur quotidien le plus banal et le plus anodin. Il peut nous paraître surprenant à titre d’exemple qu’il est strictement interdit aux femmes d’assister aux funérailles quelque soit le lien qu’elles ont avec la personne décédée. Cependant, cette coutume qui paraît d’emblée ancrée dans les mentalités a été ébranlée tout comme l’opinion publique en Tunisie suite à l’assassinat du militant Chokri Blaid.En effet, des milliers de femmes furent présentes aux funérailles qui ont eu lieu au cimetière du Jallez dans la ville de Tunis sans se soucier de ce que dicte la tradition rigide et inébranlable. Bien entendu, ce comportement courageux voire révolutionnaire selon certains a dérangé les conservateurs catastrophés par cet évènement qui déroge de la norme bien plus que par l’assassinat d’un être humain.