Que font l’ONU et le gouvernement tunisien ?
Les derniers réfugiés du camp de Choucha (sud tunisien) environs 250 personnes manifestent depuis fin mars 2013 un peu partout à Tunis. Ils refusent de rester en Tunisie, pour plusieurs raisons : racisme, discrimination, violence policière, un témoin m’informe qu’une ONG en tire profit en faisant croire qu’ils veulent rester en Tunisie, or c’est faux… mais que fait la France et l’ONU de ces personnes ? Vont-ils rester réfugiés à vie ?
Reportage réalisé le 6 décembre 2012 à Silana, une semaine apres les affrontements entre la police et les jeunes manifestants. Un reportage de Mongi Aouinet avec Augustin Le Gall.
Palais des Congrès le 13 aout 2012
Il y a plus de 50 ans, un demi siècle auparavant , le premier president de de la republique tunisienne, Bourguiba, instaure le Code du statut personnel. Ce dernier abolit la polygamie et améliore la position de la femme au sein de la société et de son foyer. Le divorce judiciaire est mis en place et le mariage interdit aux jeunes filles de moins de 17 ans avec le consentement obligatoire de la mère. Il met ainsi en place l’égalité entre homme et femme, renforcée par des mesures établies en 1987.
En aout 2012, un projet de loi évoque la complementarité entre les hommes et les femmes écartant ainsi le principe d’égalité « L’Etat assure la protection des droits de la femme, de ses acquis, sous le principe de complémentarité avec l’homme au sein de la famille et en tant qu’associée de l’homme dans le développement de la patrie », y est-il indiqué.
Seulement, les femmes Tunisiennes accepteraient-elles facilement ces mesures retrogrades? Céderaient-elles leurs droits constitutionnels qui ont formé un bouclier infranchissable et un modèle unique dans le monde arabe faisant leur fierté ???
Tenant à tout prix de préserver le Code du Statut Personnel, le 13 aout 2012 À 21 h des milliers de personnes: femmes, hommes et enfants se sont rassemblés à l’Avenue de Mohamed V afin de fêter la journée internationale de la femme mais aussi afin de protester pacifiquement contre les déclarations du parti au pouvoir : Ennahda. Et dans une ambiance survoltée, ils se sont retrouvés au Palais des Congres où le parti politique al jomhouri a fêté la journée de la femme….
La parole fut alors donnée à Maya Jribi, figure emblématique de résistance, qui comme toujours a farouchement défendu les droits de la femme- égalitaire et non complémentaire. Comment bâtir une société solide, éduquée et forte si nous écartons la moitié de cette société qui n’est autre que la femme !!! s’écria t elle. Pour la même occasion Salma Bakker, cinéaste et membre de l’ANC s’est également manifestée afin d’exprimer son regret « d’en arriver là ». Elle explique que jamais elle n’aurait imaginé qu’on allait remettre en question les acquis fondamentaux de la femme Tunsienne en 2012. En effet, en 1975 elle a réalisé un film » fatma 75″ où elle critique le Code du Statut Personnel et où elle revendique plus de justice de privilèges et d’avantages…Le public a eu droit à des extraits émouvants qui ont suscité des applaudissements unanimes . la foule -de majorité féminine- a scandé haut et fort » la femme tunisienne est libre »; la femme tunisienne est plus forte que toi Jebali »…
C’était l’occasion ou jamais pour ces femmes Tunisiennes : membres de l’ANC, enseignantes, cinéastes, étudiantes, avocates pour se manifester et dire ce qu’elles ont sur le coeur mais où sont les femmes des quartiers populaires dont on a parlé mais qui ne sont pas représentées…
DIAPORAMA PHOTO : 13 aout 2012.
Ce matin, suite à l’appel du SNJT (Syndicat National des journalistes Tunisiens) les journalistes de divers médias se sont rassemblés afin de protester contre les nominations fait par le Premier Ministre Monsieur Hamadi Jbali. En effet, la profession est tombée des nues en apprenant que des rédacteurs en chefs ainsi que le directeur la chaine Nationale et du journal La Presse, allaient être remplacés et d’autres, dont voici la liste.
Mohamed Taïeb Youssefi : Président Directeur Général de l’Agence Tunis Afrique Presse (TAP),
– Mohamed Néjib Ouerghi : Président Directeur général de la Société nouvelle d’impression, de presse et d’édition (SNIPE) et directeur des journaux « La Presse » et « Essahafa »,
– Faouzia Mezzi et Mongi Gharbi : Rédacteurs en chef du journal «La Presse»,
– Néji Abbassi; rédacteur en chef du journal « Essahafa »,
– Adnène Khedr : Président Directeur général de l’Etablissement de la Télévision Tunisienne,
– Sadok Bouabbène : Directeur de la première chaîne télévisée,
– Imène Bahroun : Directrice de la deuxième chaîne télévisée,
– Saïd Khezami : Directeur de l’information à la télévision tunisienne.
La manifestation était divisée entre les journalistes et les professionnels des médias (entre 150 et 250) et les pro-gouvernement (une centaine de personnes), quelques insultes et gestes déplacés se sont échangés durant ces quelques heures, une journaliste a été agressé par jet de pierre, sans raison et par des individus non identifiés….
Des réactions n’ont pas tardé de la part du porte parole du gouvernement, il est question de revoir certaines nominations…Un communiqué du SNJT ne devrait pas tarder pour savoir ce qui va se passer…..affaire à suivre.
Manifestation à Tunis en relation avec l’action « OCCUPY THE WORLD », la mobilisation est relativement faible avenue Mohamed V à Tunis. Les communistes représentent une bonne partie du cortège. Beaucoup de curieux ne comprennent pas trop ce qu’il se passe…C’est malgré tout, toujours un événement de voir une manifestation dans les rues de Tunis.
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